[...] Scheherazade,
en cet endroit, s’apercevant qu’il était jour,
et sachant que le sultan se levait de grand matin pour faire sa prière
et tenir son conseil, cessa de parler. « Bon Dieu ! ma sœur,
dit alors Dinarzade, que votre conte est merveilleux ! — La
suite en est encore plus surprenante, répondit Scheherazade
; et vous en tomberiez d’accord, si le sultan voulait me laisser
vivre encore aujourd’hui, et me donner la permission de vous
la raconter la nuit prochaine. » Schahriar, qui avait écouté
Scheherazade avec plaisir, dit en lui-même : « J’attendrai
jusqu’à demain ; je la ferai toujours bien mourir quand
j’aurai entendu la fin de son conte. » Ayant donc pris
la résolution de ne pas faire ôter la vie à Scheherazade
ce jour-là, il se leva pour faire sa prière et aller
au conseil.. [...]