Marie-Antoinette
par Marie-Antoinette


Après de nombreuses actrices de toutes origines, et notamment, l’actrice Norma Shearer qui a incarné Marie-Antoinette dans un film américain de 1938, en 2006 c’est Kirsten Dunst qui se prend pour la reine de France. Le film de Sofia Coppola s’annonçait favori pour la palme d’or 2006, il cède malgré tout sa place au film de Ken Loach. Déjà, en 1956 la palme d’or avait échappée à la Reine. La fatalité continue…

Qu’en est-il du film de Sofia Coppola qui depuis toutes ces semaines nous a enfin été révélé mercredi 24 mai 2006 ? Comment celle qui a incarné Marie-Antoinette dans le film de Von Dick, Norma Shearer, percevrait celle qui a repris le rôle en 2006 ?


Le teaser montrait déjà un avant-goût du film de Sofia Coppola. Bien que de nombreux éléments s’y retrouvent, le rythme ne se retrouve pas, cette fausse ambiance frénétique associée à une certaine folie de la personnalité de la reine. Tant attendu, Marie-Antoinette est un film intéressant, avec une réalisation assez bien menée…Sélectionné en compétition officielle à Cannes, le film n’a reçu aucun prix du palmarès et n’a pas su être à la hauteur de ses attentes, malgré tout il reste très instructif et ludique. Le Prix de l'Education nationale, visant à récompenser un film aux qualités artistiques, culturelles et éducatives, a été remis à Sofia Coppola durant le festival de Cannes.

Me glissant dans la peau de celle qui fut Marie-Antoinette en 1938, je peux dire que le film a un côté très moderne, de part les couleurs, les effets, la musique et ce petit quelque chose qui rend le film d’époque très actuel. Moi, jouant le personnage de la reine il y presque 70 ans déjà, le rôle prétendait à un jeu d’actrice devenant reine, ancrée dans un scénario historique, chez Sofia Coppola le regard est toujours celui de Kirsten Dunst, le point de vue de la reine du début de son règne à la fin de sa vie. Une interprétation somptueuse d’une actrice largement à la hauteur peut-être grâce à une mise en scène qui se voulait innovante. A mon époque les choses étaient plus simples, une histoire qui se raconte à travers des actions et événements vivants et se prêtant au suspens.

Mon rôle était celui d’un personnage d’époque comment se fait-il que la jeune Kirsten Dunst apparaisse comme une icône d’époque alors qu’elle n’a pas vraiment l’étoffe d’une reine, elle est si chétive et à la fois si craquante sans pour autant avoir ce port précieux qui de mon temps faisait toute la différence, est-ce le regard de la réalisatrice qui veut cela ? Il est certain que son approche est particulière et originale sinon il n’y aurait aucun intérêt à refaire ce qui a été fait, malgré tout cette reine people et enfantine, à la fois hippie et volage, sincère et touchante, n’est-elle pas un peu languissante ; à l’image de son ennui, je m’ennuie quand je vois le film. Mais dans un même temps je m’interroge, que de belles images que l’on n’aurait pas pu réaliser à mon époque, que de métaphores et quelle réussite de décrire la vie de Marie-Antoinette sur une durée si brève.

Tout est dit, trop est dit peut-être. Néanmoins quelle musique surprenante, du classique et de la pop ? De la pop cela n’existait pas à mon époque ! Sur le coup ça m’a sincèrement choqué, mais finalement ce n’est pas mal du tout. Bien que déroutant, j’aime assez, quoique je préfère tout de même l’ambiance du film dans lequel j’ai joué…c’était Marie-Antoinette, c’était au 18ème siècle. Là, j’avoue je suis perdue, ça aurait pu coller mais ça colle pas très bien, on dirait une Marie-Antoinette autre, une fille du 21ème siècle paumée dans un 18ème siècle qui ne le lui correspond pas ? C’est peut-être cela la clé, aller plus loin pour comprendre la personnalité d’une reine ? Finalement, je ne dirais pas que j’étais mieux à l’image de la reine, quoique ? Non, je dirais simplement que c’est différent et que chacun à le droit de se faire son opinion, mais ne m’oubliez pas, toute nue je suis aussi belle que Kirsten Dunst, du moins à l’époque dans le film, dans ma jeunesse folle où tous les Fersen du monde auraient succombé à mon charme…

Mais pour les références historiques, le cinéma est fiction… je m’en remets tout de même à la plume de Pierre de Nolhac…

Marie-Antoinette, 1938

 


Michaëla Degui

 

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