Marie-Antoinette,
une histoire dans l'Histoire

Pierre de Nolhac,
portrait d'un
homme atypique

Marie-Antoinette,
la Femme et les Arts

2006 : année Marie-Antoinette,
une inspiration universelle et atemporelle

 

 Comme on a pu le lire dans la rubrique Bruits et Confidences sur le site clpav.fr, Marie-Antoinette est partout. Elle influence la mode, la musique, le théâtre, la télévision, le cinéma, les dessins animés (notamment Lady Oscar)… Notre Reine a même une poupée à son effigie ! Que de succès encore à notre époque pour une femme du XVIIIe siècle ! Une femme guillotinée par le peuple il y a plus de deux siècles ? Marie-Antoinette est une reine qui se raconte, elle a inspiré de nombreux auteurs et, faire le point sur les références afin de faciliter les choix s’impose. L’Actualité en générale et surtout la sélection du film de Sofia Coppola au Festival du film de Cannes 2006 relance indéniablement le phénomène Marie-Antoinette, mais où trouver les informations importantes et les communiqués officiels ? Enfin, le film de Sofia Coppola pose des questions essentielles sur Marie-Antoinette et réhabilite l’image de celle qui fut mal jugée. Comment et pourquoi une version si moderne redonne à la reine une nouvelle jeunesse… la reine crève l’écran.
 


Une reine qui se raconte


      La littérature a mis à l’honneur cette reine mal aimée et mal comprise. De nombreux ouvrages sont parus relatant sa vie, les faits historiques, ses correspondances. Mais, sous cette masse abondante, certaines références émergent. Simone Bertière et Evelyne Lever restent les grands écrivains de Marie-Antoinette. Antonia Fraser et Pierre de Nolhac sont aussi deux autres références incontournables. Antonia Fraser avec The Journey (qui a inspiré le scénario du film de Sofa Coppola) et Pierre de Nolhac, historiographe passionnée de la Reine et de Versailles, avec La Reine Marie-Antoinette. Ces deux ouvrages traitent de l’histoire de Marie-Antoinette en adoptant un regard personnel, et rendent, à travers des mots, des images, et une approche se voulant neutre, un côté humain et sensible à cette reine que tout le monde accable et qui passe, à tord,  pour une femme frivole et excentrique. Grâce à La Reine Marie-Antoinette, Pierre de Nolhac permet au lecteur d’être, l’espace d’un instant Marie-Antoinette ; être reine le temps d’une lecture…

Pierre de Nolhac est désormais un auteur qu’on ne présente plus. Référence certaine en matière d’Histoire, académicien reconnu, ses nombreux écrits sur Versailles et la Reine font désormais partie du patrimoine historique et littéraire. La Reine Marie-Antoinette est un ouvrage précieux, rempli de sentiments et de vérités, humaines et historiques. C’est, tour à tour, le roman d’une vie et le récit historique de l’époque du règne de Louis XVI. Pierre de Nolhac révèle grâce à son style limpide et si parfait une Reine qui est avant tout une femme cherchant à combler un vide, en quête d’un bonheur que tous lui refusent, un inaccessible bonheur submergé par un destin fragile et si tragique qu’il en devient véritablement émouvant. Celle que l’on perçoit comme une femme libre, insouciante et légère ne serait-elle pas simplement une femme sensible et naïve que personne ne comprendrait vraiment ? Livrée à un Versailles hostile, elle tente de se faire sa place alors que tout était tracé d’avance. Marie-Antoinette une femme face à son destin. Une femme dont l’histoire en a touché plus d’un, une femme que toutes les femmes auraient rêvé d’être, ne serait-ce que l’espace d’un instant…


 


 
Informations officielles et autres communiqués


        Le teaser de Marie-Antoinette de Sofia Coppola, en ligne sur le web depuis quelque temps maintenant, annonçait déjà l'ambiance du film, entre insouciance et désinvolture de la reine au château de Versailles. Une réalisation qui semble se vouloir assez intéressante et moderne. Le film tant attendu de Sofia Coppola sort enfin le 24 mai prochain. C’est officiel. Il est aussi sélectionné en compétition pour la palme d’Or au Festival de Cannes qui se tiendra du 17 au 28 mai 2006. Après le film sur Marie-Antoinette de Jean Delannoy sélectionné en 1956, soit il y a tout juste 50 ans, la reine a une deuxième chance d’être primée et n’accéder cette fois ci à la plus haute place de podium. La critique semble être assez favorable. La suite s’écrira toute seule…

Deux sites sont donc importants à consulter pour les férus du sujet le site officiel du festival de Cannes www.festival-cannes.fr et le site officiel du film www.marieantoinette-lefilm.com  (avec en ligne la vraie bande-annonce et le teaser, entre autres). Pour vivre en direct l’actualité cannoise Arte se met également au diapason http://www.arte-tv.com.

De nombreux magazines comme par exemple Les Cahiers du Cinéma, Première, Studio ou encore Atmosphère en font la Une. Tout comme Le Figaro qui sort un hors série le 19 mai prochain. Et dans la même vaine, Internet est au parfum, de nombreux de sites parlent de Marie-Antoinette et les forums affluent…mais c’est surtout le film qui fait événement. Tout le monde en parle ! Les forums, les journaux, les blogs, les sites officiels , non officiels, des sites en anglais, en français, en allemand, etc.
 

 
 
Marie-Antoinette crève l’écran


Ce que le film veut dire 

        L’idée de réécrire la vie de Marie-Antoinette par Sofia Coppola est une idée qui a germé depuis longtemps, et a pris le temps de mûrir, avant même la réalisation de son deuxième long-métrage Lost in Translation. C’est, à ce qu’elle dit dans une interview d’Eleanor Coppola, lors d’une conversation avec un ami Dean Tavoularis, que tout a commencé. Ce dernier évoquait la biographie écrite par Stefan Zweig, une approche très psychologique et assez sombre. Ne connaissant que les clichés de la vie de celle qui fut reine au XVIIIe siècle, Sofia Coppola  a voulu approfondir le sujet. Pour cela, elle s’est tournée vers l’ouvrage d’Evelyne Lever, puis vers celui d’Antonia Frazer (plus célèbre au USA). Ainsi, elle a voulu se faire sa propre opinion, apporter son point de vue personnel en focalisant sur le regard de Marie-Antoinette en tant que jeune fille, jeune adolescente en transition vers l’âge adulte dans un milieu à la fois grandiose et hostile.

Le pari d’adopter ce point de vue ne lui fait pas pour autant occulter le côté historique et d’ancrage de son personnage dans l’Histoire de France. Seulement, il reste sous-jacent dans sa mise en scène filmique. Il est présent à travers les personnages politiques et dans un contexte qui se renforce à son paroxysme. Tout le reste étant suggéré de manière latente, peut-être afin de favoriser la vision de Marie-Antoinette enfermée dans une bulle et coupée de l’univers réaliste qui se décline sous ses yeux : une reine à côté de L’Histoire. Ses scènes historiques ont été les plus dures à réaliser, notamment pour éviter de faire un film froid et sans intérêt particulier. Sofia Coppola a joué la carte de la personnalité et de l’originalité.      
        
Marie-Antoinette est un film qui s’inscrit parfaitement dans la lignée des précédents films de Sofia Coppola, marqué par les mêmes leitmotivs. Comme dans The Virgin Suicide ou dans Lost in Translation son style, son cinéma, se dévoilent, consciemment ou non. La thématique du Thanatos, chronique d’une mort avancée, est sans conteste présente. On sait sans équivoque comment se termine la vie de Marie-Antoinette, et la façon de présenter les faits par la réalisatrice renforce l’émotion, voire une véritable catharsis s’instaure. Une véritable tragédie filmique. On retrouve également ce personnage féminin en errance, seul, abandonné, un certain décalage s’opère entre le personnage principal et son milieu ; Marie-antoinette et Versailles, la Cour. Toutes les héroïnes de Sofia Coppola s’échappent par l’imaginaire, fuient la réalité trop dure par le rêve : luxe, jeux, nourriture, abondance, volupté, faste et excès… Marie-Antoinette encore une jeune femme blonde fragile et désabusée, adolescente qui devient femme. Cette fois son héroïne  a fini de grandir, serait-ce la fin d’une trilogie ?


Le choix du casting et le personnage de
Marie-Antoinette

        Le casting fait par Sofia Coppola pour Marie-Antoinette permet de retrouver à l’affiche des grands noms du cinéma international comme Jason Schwartzman pour Louis XVI, et les autres têtes d’affiches Judy Davis (Contesse de Noailles), Steve Coogan (Conte de Mercy), Asia Argento (Contesse du Barry), Aurore Clément (Duchesse de Chartres), Molly Shannon (Madame Victoire), Shirley Henderson (Madame Sophie). On ajoutera Rip Torn pour le rôle de Louis XV, décliné par Alain Delon lui-même, et la présence notamment pour son timbre de voix reconnaissable et particulier Marianne Faithful (Marie-Thérèse). Marie-Antoinette sera bien sûr interprétée par Kirsten Dunst qui fait actuellement la couverture de nombreux magazines. Cette dernière aurait été grandement séduite par le personnage de Marie-Antoinette, le scénario ayant été écrit par Sofia Coppola en vue du choix de Kirsten Dunst, elle se serait complètement identifiée à la reine. Elle a pour ce rôle lu de nombreux ouvrages, et aussi pris des leçons de danse, de piano et de chant, Marie-Antoinette étant une artiste accomplie (C.f. Marie-Antoinette : la Femme et les Arts). Sofia Coppola et Kirsten Dunst étant très proches et complices, l’ambiance fût onirique comme le souligne l’actrice dans plusieurs interviews. Mais, ce qui reste spectaculaire, c’est  surtout que l’actrice, déjà présente dans  The Virgin Suicide, interprète la reine de France à 14 ans comme à plus de 35 !


           

Esthétique sonore et visuelle

        Le film a été conçu avec une volonté de créer ce décalage entre son et image, une sorte de désynchronisation stylisée afin de faire une adaptation très moderne et pop de la vie de Marie-Antoinette. Un film dans l’air du temps. On y voit des couleurs flashs avec du rose fluo, un montage très « clip » comme si Sofia Coppola devenait une cinéaste impressionniste. Couleurs pop que l’on retrouve même sur la nourriture macarons de chez Ladurée : verts (pistache), roses (framboise) et jaunes (citron) pour la décoration.
Le rythme de la bande-annonce et des images, accentué par la bande sonore, ainsi que le style de la réalisatrice tout simplement, nous la montre enjouée et vivante. On la voit rire, courir, manger, jouer… On y voit les feux d’artifice, les bals, Versailles… On y voit une femme libérée et surtout attachante. Pourtant, on sent que la souffrance et la douleur de cette femme, cette souveraine, ne seront pas laissées pour compte. C’est pourquoi à travers cet instant de magie se dégage toute de suite une sensation de compassion et d’identification à Marie-Antoinette, à travers un portrait bien pensé, et très proche de ce que fut cette Reine, cette « Autrichienne » au destin tragique.

 Les photographies que l’on a pu voir sur le site officiel ou dans la presse,  font de Versailles un décor à la fois réaliste et très XVIIIe siècle qui rattrape le temps pour dévoiler un lieu assez hype, branché, déjanté et fou. Un espace entre fiction et réalité… Toutes ces images, toutes ces scènes cadencées et rythmées par une musique pop, et en même temps du classique : un véritable melting pot comme la réalisatrice le dit lors d’une interview.

L’ambiance musicale de Marie-Antoinette, la musique classique y est donc inévitablement présente. Malgré tout, on apprend grâce aux révélations de la cinéaste que la B.O. comprendrait en plus d’une musique pop présente sur le teaser, des morceaux de The Cure avec Plainsong et All Cat’s Are Grey, et sur cette production musicale de Brian Reitzell un mélange de touches dites néo-romantiques et contemporaines avec Bow Wow Wow, I Want Candy, Fools Rush In, Aphrodisiac, Squarepusher Tommib Help Buss, New Order Ceremony pour la séquence d’anniversaire de Marie-Antoinette. De plus, on sait aussi que, par exemple, les membres du groupe Air font une apparition dans le film lors d’une fête où l’un joue du clavecin ; ou bien encore que les membres du groupe Phoenix sont aussi présents dans le film dans le château de Versailles.

La reine a rajeuni pour toucher les plus jeunes, sans pour autant rebuter les amateurs et les inconditionnels de l’Histoire. Innovant, sobre et original, enfin un vrai renouveau dans le cinéma d’auteur.

 

Condition du tournage

        Le tournage s’est déroulé à Versailles il y a déjà quelques temps, ce fut un tournage très secret dont on apprend aujourd’hui les détails en attendant tous impatiemment le film… On apprend récemment que Sofia Coppola, pour le tournage de Marie-Antoinette, a su faire des choix judicieux et a réussi à obtenir de nombreux avantages. Son succès avec Lost in Translation lui a en partie permis d’avoir un budget conséquent. Elle a, par exemple, obtenu une autorisation spéciale pour pouvoir tourner dans le Château de Versailles auprès du gouvernement français, mais surtout on apprend qu’une scène de bal durant le Mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette aurait été tournée dans la célèbre galerie des glaces qui, à ce moment là, était fermée au public pour cause de rénovation. Le petit théâtre privé de la reine, qui n’a été exploité qu’une seule fois dans l’Histoire du cinéma pour le film La Fayette en 1961 de Jean Dréville, lui a également ouvert ses portes. De plus, le Ministre de la Culture et de la Communication, Monsieur Renaud Donnedieu de Vabres, s'est rendu au Château de Versailles sur le tournage du film Marie-Antoinette de Sofia Coppola. Ce dernier a eu l’honneur d’assister au tournage de la scène de l'arrivée de Marie-Antoinette à Versailles.

On sait aujourd’hui aussi que Sofia Coppola s’est entourée de nombreux membres de sa famille, devant et derrière la caméra. Contre toute attente, on retrouve son frère Roman Coppola dans l’équipe technique, et pour ceux qui ne le sauraient pas déjà, Jason Schwartzman alias Louis XVI serait le cousin de la réalisatrice. Et tout ce magnifique tournage aurait été produit par le grand et célèbre Francis Ford Coppola (Apocalypse Now), producteur exécutif. Une véritable Histoire du Cinéma dans la famille, qui de père en fille ne manque pas d’avoir un réel grand talent artistique et innovant en matière de Cinéma. Une  vraie «Famille» de Cinéma…

Ce tournage a aussi réuni d’autres des plus grands comme l’apparition du nom d’Evelyne Lever en tant que consultante afin de parer les erreurs et contresens historiques ainsi que tous autres anachronismes pour faire de ce film qui se veut de référence historique. Malgré une adaptation très moderne de Marie-Antoinette, les costumes n’en sont pas moins d’époque. Sofia Coppola pour leur conception a fait appel à Milena Canonero. C’est bien elle qui a dessiné les costumes du film. Depuis plus de vingt ans elle est réputée comme étant l’une, voire la meilleure costumière du cinéma international. Elle a participé aux plus beaux chef-d’œuvres du cinéma comme Shining de Stanley Kubrick ; et a collaboré avec les plus grands, pour exemple, on peut citer non exhaustivement Barbet Schroeder, Louis Malle, Roman Polanski, Warren Beatty, etc.
Après ce tournage aussi passionnant, troublant qu’éprouvant, Cannes 2006, sera surtout l’occasion de faire peau neuve à Marie-antoinette, comme beaucoup le savent, la Reine n’a cessé d’inspirer les réalisateurs de téléfilms ou de films. Pour informer, ceux qui ne le sauraient pas il faut savoir aussi que Marie-Antoinette de Sofia Coppola, n’est pas le premier film « made in USA » sur le sujet, le premier, du moins l’un des plus célèbres, reste celui du réalisateur Woody S. Van Dyke, sortie en 1938, avec Norma Shearer, qui déjà dans les jeunes années du médium cinématographique évoquait la vie de notre chère Reine de France : Marie-Antoinette.
 


Marie-Antoinette restera donc une source d’inspiration universelle et atemporelle. Cannes 2006 lance donc la sortie officielle du film de Sofia Coppola Marie-Antoinette le 24 mai prochain, ravis sont ceux qui étaient anxieux d’attendre jusqu’au mois de septembre ou d’octobre comme l’avait annoncé les rumeurs. Littérature, Cinéma et actualité réhabilitent celle qui fut guillotinée par le peuple. 250 ans après sa naissance la reine tente de retrouver la place qu’elle n’a jamais eue. En Hommage à la Reine à qui l’on prête de nombreuses anecdotes comme celle de la brioche pour ne citer qu’elle. Malgré des faux-semblants de femme légère et superficielle, celle que l’on surnomme « l’Autrichienne », on lui reproche ses rapports de confidences avec le conte d’Artois, sa vie faite de plaisirs, de pêchés ; la comédienne et la maîtresse du Trianon a dû tout accepter, les fausses rumeurs (l’affaire du Collier), son amour perdu (Louis XVI ou Fersen ?) et surtout la terrible perte de ses enfants… Fatalité, tragédie… manipulation… ?  Le 16 octobre 1793, une femme monte sur l’échafaud, sous les hurlements du peuple en furie, sous le regard hagard de la foule, une reine coupe ses propres cheveux blanchis par la peur à ce qu’on dit, les yeux rougis. Marie-Antoinette est face à la mort. Qu’a-t-elle pensé à cet instant, juste avant que… la lame tombe. Son corps est aujourd’hui poussière mais son âme reste dans nos cœurs.


En avance sur son temps, précurseur des temps moderne… 2006 lui fait justice et rend à la reine sa personnalité, celle d’une femme extraordinaire de fait, exceptionnelle.

 

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Les photographies concernant le film sont issues du site officiel : www.marieantoinette-lefilm.com
Les illustrations proviennent du site wikipedia et sont normalement du domaine public.
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