La
Fête des mères
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Un poème pour mamanA loccasion de la Fête des mères, lunivers poétique est en première ligne !
Un sondage paru sur le web montre que plus de 30% des femmes aimeraient recevoir ou entendre un poème pour la Fête des mères.
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Le cadeau de poésie est un geste simple, tendre et qui semble enchanter plus dune maman. Cest donc pour cette occasion que la poésie est à lhonneur en cette fin du mois de mai. Certains se proposent den inventer spécialement pour leur mère, dautres de leur offrir un recueil ou bien encore grâce à lexpansion du livre de leur offrir à écouter. Donner à entendre à sa mère les mots des plus grands poètes nest-ce pas là une des plus belles preuves damour ?En cadeau et en exclusivité pour la fête des mères, Comme La Plume au Vent vous offre un poème original de Michaëla Degui, dédié à toutes les mamans, à écouter ci-contre et à lire :
Cest toi
Cest toi
Qui ma porté, ma donné le jour
Balancé, caressé, cajoléCest toi
Qui depuis toujours
Ma chéri, ma aimé, ma bercéCest toi
Qui a séché mes larmes
Adouci mes peinesCest toi
Qui ma offert mes premières armes
Contre la vie et la déveineCest toi
Qui moffre ton épaule
Quand jai peur et que le jour sachèveCest toi
Qui me console
Quand je fais un mauvais rêveCest toi
Qui me supporte tout le temps
Qui me cède ce bonheur
Qui me fait sourire
Cest moi
A présent
Qui te rend cet honneur
Un peu, pour te séduireCest pour toi
Sincèrement
Ce petit mot de mon cur
Juste pour le plaisirBonne Fête, tout simplement
A toi, mamanMichaëla Degui
La Fête des mères pour les plus jeunes
La poésie ce nest pas que pour les grands !
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Cest sur ce site que des enfants ont pu écrire le plus beau poème pour leur mère et le diffuser en ligne. Les plus belles créations enfantines y sont présentes.Des exemples de jolies comptines et poésie sur les mamans pour vous inspirer sont accessibles sur www.momes.net
Poèmes d'auteurs sur le thème de la mère
Déjà des auteurs aujourdhui connus évoquaient la mère dans leur poème, en voici quatre exemples, de Maurice Carême, Max Elskamp, Charles Baudelaire, Alfred de Musset, chacun dans leur style et dédié à celle qui fût leur mère
« J'ai
de toi une image
Qui ne vit qu'en mon cur.
Là, tes traits sont si purs
Que tu n'as aucun âge.
Là,
tu peux me parler
Sans remuer les lèvres,
Tu peux me regarder
Sans ouvrir les paupières.
Et
lorsque le malheur
M'attend sur le chemin,
Je le sais par ton cur
Qui bat contre le mien. »
Maurice
Carême (1899 - 1976)
A ma mère
« Ô
Claire, Suzanne, Adolphine,
Ma Mère, qui m'étiez divine,
Comme
les Maries, et qu'enfant,
J'adorais dès le matin blanc
Qui
se levait là, près de l'eau,
Dans l'embrun gris monté des flots,
Du
fleuve qui chantait matines
À voix de cloches dans la bruine ;
Ô
ma Mère, avec vos yeux bleus,
Que je regardais comme cieux,
Penchés
sur moi tout de tendresse,
Et vos mains elles, de caresses,
Lorsqu'en
vos bras vous me portiez
Et si douce me souriiez,
Pour
me donner comme allégresse
Du jour venu qui se levait,
[
] »
Max
Elskamp (1862-1931)
Le
Balcon
« Mère des souvenirs maîtresse des maîtresses
O toi, tous mes plaisirs! O, toi, tous mes devoirs!
Tu te rappelleras la beauté des caresses,
La douceur du foyer et le charme des soirs,
Mère des souvenirs maîtresse des maîtresses,
Les soirs illuminés par l'ardeur du charbon,
Et les soirs au balcon, voiles de vapeurs roses.
Que ton sein m'était doux! Que ton coeur m'était bon!
Nous avons dit souvent d'impérissables choses
Les soirs illuminés par l'ardeur du charbon,
Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées!
Que l'espace est profond! Que le coeur est puissant!
En me penchant vers toi, reine des adorées,
Je croyais respirer le parfum de ton sang.
Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées!
La nuit s'épaississait ainsi qu'une cloison,
Et mes yeux dans le noir devinaient tes prunelles,
Et je buvais ton souffle, O douceur! O poison!
Et tes pieds s'endormaient dans mes mains fraternelles.
La nuit s'épaississait ainsi qu'une cloison,
Je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses,
Et revis mon passé blotti dans tes genoux.
Car à quoi bon chercher tes beautés langoureuses
Ailleurs qu'en ton cher corps et qu'en ton coeur si doux?
Je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses!
Ces serments, ces parfums, ces baisers infinis,
Renaîtront-ils d'un gouffre interdit à nos sondes,
Comme montent au ciel les soleils rajeunis
Après s'être lavés au fond des mers profondes?
O serments! O parfums! O baisers infinis! »
Charles Baudelaire (1821-1867)
A
ma mère
« Après un si joyeux festin,
Zélés sectateurs de Grégoire,
Mes amis, si, le verre en main
Nous voulons chanter, rire et boire,
Pourquoi s'adresser à Bacchus ?
Dans une journée aussi belle
Mes amis, chantons en " chorus "
A la tendresse maternelle.
Un
don pour nous si précieux,
Ce doux protecteur de l'enfance,
Ah ! c'est une faveur des cieux
Que Dieu donna dans sa clémence.
D'un bien pour l'homme si charmant
Nous avons ici le modèle ;
Qui ne serait reconnaissant
A la tendresse maternelle ?
Arrive-t-il
quelque bonheur ?
Vite, à sa mère on le raconte ;
C'est dans son sein consolateur
Qu'on cache ses pleurs ou sa honte.
A-t-on quelques faibles succès,
On ne triomphe que pour elle
Et que pour répondre aux bienfaits
De la tendresse maternelle.
Ô
toi, dont les soins prévoyants,
Dans les sentiers de cette vie
Dirigent mes pas nonchalants,
Ma mère, à toi je me confie.
Des écueils d'un monde trompeur
Écarte ma faible nacelle.
Je veux devoir tout mon bonheur
A la tendresse maternelle. »
Alfred de Musset (1810-1857)
Sur le même thème, voici des poèmes de Marcelline Desbordes-Valmore, Victor Hugo et Théodore de Banville :
L'oreiller
d'un enfant
Cher petit oreiller, doux et chaud sous ma tête,
Plein de plume choisie, et blanc, et fait pour moi !
Quand on a peur du vent, des loups, de la tempête,
Cher petit oreiller, que je dors bien sur toi !
Beaucoup, beaucoup d'enfants, pauvres et nus, sans mère,
Sans maison, n'ont jamais d'oreiller pour dormir ;
Ils ont toujours sommeil, ô destinée amère !
Maman ! douce maman ! cela me fait gémir...
Marcelline
Desbordes-Valmore
(1786-1859)
Dormeuse
Si lenfant sommeille,
Il verra labeille,
Quand elle aura fait son miel,
Danser entre terre et ciel.
Si lenfant repose,
Un ange tout rose,
Que la nuit seule on peut voir,
Viendra lui dire : « Bonsoir. »
Si lenfant est sage,
Sur son doux visage,
La vierge se penchera,
Et longtemps lui parlera.
Si mon enfant maime,
Dieu dira lui-même :
Jaime cet enfant qui dort ;
Quon lui porte un rêve dor.
Fermez ses paupières,
Et sur ses prières,
De mes jardins pleins de fleur
Faites glisser les couleurs.
Ourlez-lui des langes,
Avec vos doigts danges,
Et laissez sur son chevet,
Pleuvoir votre blanc duvet.
Mettez-lui des ailes
Comme aux tourterelles,
Pour venir dans mon soleil,
Danser jusquà son réveil !
Quil fasse un voyage,
Aux bras dun nuage,
Et laissez-le, sil lui plaît,
Boire à mes ruisseaux de lait !
Donnez-lui la chambre
De perles et dambre,
Et quil partage en dormant,
Nos gâteaux de diamant !
Brodez-lui des voiles,
Avec mes étoiles,
Pour quil navigue en bateau,
Sur mon lac dazur et deau !
Que la lune éclaire,
Leau pour lui plus claire,
Et quil prenne au lac changeant,
Mes plus fins poissons dargent !
Mais je veux quil dorme,
Et quil se conforme,
Au silence des oiseaux
Dans leurs maisons de roseaux !
Car si lenfant pleure,
On entendra lheure,
Tinter partout quun enfant,
A fait ce que Dieu défend !
Lécho de la rue,
Au bruit accourue,
Quand lheure aura soupiré
Dira : Lenfant a pleuré !
Et sa tendre mère,
Dans sa nuit amère,
Pour son ingrat nourrisson,
Ne saura plus de chanson !
Sil brame, sil crie,
Par laube en furie,
Ce cher agneau révolté,
Sera peut-être emporté !
Un si petit être,
Par le toit peut-être,
Tout en criant, sen ira,
Et jamais ne reviendra !
Quil rôde en ce monde,
Sans quon lui réponde ;
Jamais lenfant que je dis,
Ne verra mon paradis !
Oui ! mais sil est sage,
Sur son doux visage,
La vierge se penchera,
Et longtemps lui parlera !
Marcelline
Desbordes-Valmore
(1786-1859)
Pain
Merveilleux
Ce siècle avait deux ans. Rome remplaçait Sparte,
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte,
Et du premier consul déjà, par maint endroit,
Le front de l'empereur brisait le masque étroit.
Alors dans Besançon, vieille ville espagnole,
Jeté comme la graine au gré de l'air qui vole,
Naquit d'un sang breton et lorrain à la fois
Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix ;
Si débile qu'il fut, ainsi qu'une chimère,
Abandonné de tous, excepté de sa mère,
Et que son cou ployé comme un frêle roseau
Fit faire en même temps sa bière et son berceau.
Cet enfant que la vie effaçait de son livre,
Et qui n'avait pas même un lendemain à vivre,
C'est moi. -
Je vous dirai peut-être quelque jour
Quel lait pur, que de soins, que de vux que d'amour,
Prodigués pour ma vie en naissant condamnée,
M'ont fait deux fois l'enfant de ma mère obstinée ;
Ange qui sur trois fils attachés à ses pas
Épandait son amour et ne mesurait pas !
Oh ! l'amour d'une mère ! amour que nul n'oublie !
Pain merveilleux qu'un dieu partage et multiplie !
Table toujours servie au paternel foyer !
Chacun en a sa part et tous l'ont tout entier !
Je pourrai dire un jour, lorsque la nuit douteuse
Fera parler les soirs ma vieillesse conteuse,
Comment ce haut destin de gloire et de terreur
Qui remuait le monde aux pas de l'empereur,
Dans son souffle orageux m'emportant sans défense,
A tous les vents de l'air fit flotter mon enfance.
Car, lorsque l'aquilon bat ses flots palpitants,
L'océan convulsif tourmente en même temps
Le navire à trois ponts qui tonne avec l'orage,
Et la feuille échappée aux arbres du rivage.
Maintenant, jeune encore et souvent éprouvé,
J'ai plus d'un souvenir profondément gravé,
Et l'on peut distinguer bien des choses passées
Dans ces plis de mon front que creusent mes pensées.
Certes, plus d'un vieillard sans flamme et sans cheveux,
Tombé de lassitude au bout de tous ses vux
Pâlirait, s'il voyait, comme un gouffre dans l'onde,
Mon âme où ma pensée habite comme un monde,
Tout ce que j'ai souffert, tout ce que j'ai tenté,
Tout ce qui m'a menti comme un fruit avorté,
Mon plus beau temps passé sans espoir qu'il renaisse,
Les amours, les travaux, les deuils de ma jeunesse,
Et, quoique encore à l'âge où l'avenir sourit,
Le livre de mon cur à toute page écrit.
Si parfois de mon sein s'envolent mes pensées,
Mes chansons par le monde en lambeaux dispersées ;
S'il me plaît de cacher l'amour et la douleur
Dans le coin d'un roman ironique et railleur ;
Si j'ébranle la scène avec ma fantaisie,
Si j'entre-choque aux yeux d'une foule choisie
D'autres hommes comme eux, vivant tous à la fois
De mon souffle et parlant au peuple avec ma voix ;
Si ma tête, fournaise où mon esprit s'allume,
Jette le vers d'airain qui bouillonne et qui fume
Dans le rythme profond, moule mystérieux
D'où sort la strophe ouvrant ses ailes dans les cieux ;
C'est que l'amour, la tombe, et la gloire, et la vie,
L'onde qui fuit, par l'onde incessamment suivie,
Tout souffle, tout rayon, ou propice ou fatal,
Fait reluire et vibrer mon âme de cristal,
Mon âme aux mille voix, que le Dieu que j'adore
Mit au centre de tout comme un écho sonore.
D'ailleurs j'ai purement passé les jours mauvais,
Et je sais d'où je viens, si j'ignore où je vais.
L'orage des partis avec son vent de flamme
Sans en altérer l'onde a remué mon âme.
Rien d'immonde en mon cur, pas de limon impur
Qui n'attendît qu'un vent pour en troubler l'azur.
Après avoir chanté, j'écoute et je contemple,
A l'empereur tombé dressant dans l'ombre un temple,
Aimant la liberté pour ses fruits, pour ses fleurs,
Le trône pour son droit, le roi pour ses malheurs ;
Fidèle enfin au sang qu'ont versé dans ma veine
Mon père, vieux soldat, ma mère vendéenne !
Juin 1830
Victor
Hugo (1802-1885)
A
ma mère
In
Les exilés
ô ma mère et ma nourrice !
Toi dont l' âme protectrice
me fit des jours composés
avec un bonheur si rare,
et qui ne me fus avare
ni de lait ni de baisers !
Je t' adore, sois bénie.
Tu berças dans l' harmonie
mon esprit aventureux,
et loin du railleur frivole
mon ode aux astres s' envole :
sois fière, je suis heureux.
J' ai vaincu l' ombre et le doute.
Qu' importe si l' on écoute
avec dédain trop souvent
ma voix par les pleurs voilée.
Quand sur ma lyre étoilée
tu te penches en rêvant !
Va, je verrai sans envie
que le destin de ma vie
n' ait pas pu se marier
aux fortunes éclatantes,
pourvu que tu te contentes
d' un petit brin de laurier.
16
février 1858
Théodore
de Banville
(1823-1891)