Cest en 1871 quArthur Rimbaud d?barque ? Paris. Il y rencontre Paul Verlaine. Commence alors entre ces deux hommes une belle histoire, une histoire tragique qui les lie ? tout jamais au-del? des temps.

Deux po?tes, deux g?nies en qu?te damour et dinspiration. Pendant deux longues et merveilleuses ann?es, les deux hommes composent des vers magnifiques, des po?mes aujourdhui encore adul?s et aim?s que chacun fredonne et se dit et se lit&

De cette intimit? innocente na?t un amour interdit ou coupable?? Les sentiments de Verlaine, tangents, entre sa femme Mathilde et son amant Rimbaud tenteront de faire de son homosexualit? une exp?rience. Mais cette exp?rience entre beaut?, bonheur et aussi douleur& sach?ve un beau jour de juillet 1873 ? Bruxelles. En proie ? lalcool, tiraill? par ses sentiments profonds, Paul Verlaine tire une balle sur Arthur Rimbaud, son amant. Il sera simplement bless?, bless? physiquement, mais aussi bless? dans l?me. Arthur Rimbaud sen va et quitte Paul Verlaine.

Pour mieux comprendre cette passion il est int?ressant de conna?tre les deux personnages.

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PAUL VERLAINE


Paul VerlainePaul Verlaine naquit ? Metz le 30 mars 1844. Issu dune famille de la petite bourgeoisie, il fit des ?tudes ? Paris. A cette ?poque il se rend souvent dans des caf?s et des salons litt?raires parisiens& Cest en 1866, ? tout juste 20 ans quil collabore au premier Parnasse contemporain et publie les c?l?bres ??Po?mes Saturniens??. Puis en 1869, ??les F?tes galantes??, ?voquant le dix-huiti?me si?cle de Watteau& Mathilde Maut? devient sa femme peu de temps apr?s, il publie alors ??La Bonne Chanson??.

Paul Verlaine par CourbetPourtant, l'ann?e qui va suivre est celle qui bouleversa sa vie, il fait la Rencontre dArthur Rimbaud?; Verlaine quitte alors sa tendre ?pouse, et suit aveuglement le jeune po?te en Angleterre, puis en Belgique. Naissent alors sous sa plume les ??Romances sans paroles??. Puis, le terrible drame survint dans les ann?es qui suivirent&Verlaine tire sur son amant, il est alors condamn? ? deux ans de prison qu'il purge ? Bruxelles puis ? Mons. Apr?s toute cette souffrance, Verlaine se convertit au Catholicisme et il publie ??le livre de Sagesse??... 1884 arrive son essai sur trois ??po?tes maudits???suit : Mallarm?, Tristan Corbi?re, et bien ?videmment Rimbaud, mais ce nest qu? partir de 1887 que sa c?l?brit? s'accro?t. Seulement voil?, son destin lui joue des tours, la fatalit? se joue de lui, il plonge alors dans la mis?re la plus totale. Le po?te suse&
Il s?teint ? Paris le 8 janvier 1896&

On raconte quau lendemain de son enterrement, plusieurs quotidiens ?voquent un ?v?nement curieux et pour le moins ?trange : ce serait dans la nuit suivant les obs?ques que la statue de la Po?sie sur lOp?ra, aurait perdu un bras. Son bras se serait cass?, ?cras? litt?ralement, avec la lyre qu'il soutenait, ? l'endroit m?me o? le corbillard de Verlaine venait de passer quelques heures auparavant...


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ARTHUR RIMBAUD


Arthur Rimbaud par CarjatArthur Rimbaud naquit ? Charleville-M?zi?res, un jour doctobre 1854, le 20. Sa m?re, Vitalie Cuif, est une femme tr?s autoritaire et son p?re, Fr?d?ric Rimbaud, est militaire, capitaine des arm?es comme le fut celui de Verlaine. Rimbaud entre ? l'Institut Rossat en 1862, cest une ?cole fr?quent?e par les enfants de la bourgeoisie de Charleville et tr?s r?put?e.

En 1865, il entre au coll?ge de Charleville et commence ? ?crire... Il se lie d'amiti? avec Georges Izambard, son professeur de rh?torique qui lui fait d?couvrir de grands auteurs comme Rabelais, Victor Hugo ou bien encore Th?odore de Banville. La m?me ann?e, Rimbaud part pour Paris mais comme la France et la Prusse sont officiellement en guerre, il sy rend sans autorisation, il est donc incarc?r? ? la prison de Mazas. Cependant, son cher professeur Izambard parvient ? le faire lib?rer. Avant son retour ? Charleville, il s?journe quelques temps chez les dites demoiselles Gindre, proches de la famille Izambard.

Arthur Rimbaud ? HararLa m?re de Rimbaud implore le retour de son fils qui ne cesse de fuguer&il finit par regagner Paris pour y rester deux semaines. Cette ann?e l?, il rencontre Verlaine et participe aux r?unions parisiennes du ? Cercle Zutique ? mais en sera exclu tr?s vite. Rimbaud et Verlaine, vivant des moments forts et dissolus, d?cident de sen aller en Belgique, en Angleterre. Rimbaud regagne les Ardennes ? la fin de l'ann?e 1872, et cest en 1873, lann?e suivante, quil commence ? r?diger ??Une Saison en enfer??. Inutile de rappeler la sc?ne tragique qui s?para ? tout jamais les deux hommes.

Au fil du temps Rimbaud voyagea beaucoup ? travers le monde, dans de nombreux pays&dans dautres univers& Il fit du trafic d'armes de 1885 ? 1888. Mais cest en 1891 quil est rapatri? en France ? cause d'une tumeur au genou droit qui le fait souffrir atrocement et qui causera sa mort en novembre de la m?me ann?e...

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SUR LES TRACES DE LEUR HISTOIRE



Verlaine sans Rimbaud ou Rimbaud sans Verlaine, deux talents, deux g?nies qui se sont trouv?s pour peut-?tre mieux se perdre& mais cest surtout la naissance dSuvres qui rend leur union si impalpable et peut-?tre si atemporelle. Retrouvez ? travers ces choix de textes leur univers&

Comment Verlaine sadressait-il ? son cher Rimbaud ?

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Lettres de Paul Verlaine ? Arthur Rimbaud

Paris, le 2 avril (18)72.
Du caf? de la Closerie des Lilas.

Bon ami,

C'est charmant, l'Ariette oubli?e, paroles et musique ! Je me la suis fait d?chiffrer et chanter ! Merci de ce d?licat envoi ! Quant aux envois dont tu me parles, fais-les par la poste, toujours ? Batignolles, [rue] L?cluse. Auparavant, informe-toi des prix de port, et si les sommes te manquent, pr?viens-moi, et je te les enverrai par timbres ou mandats (? Bretagne). Je m'occuperai tr?s activement du bazardage et ferai de l'argent - envoi ? toi, ou gardage pour toi ? notre revoir - ce que tu voudras m'indiquer.

Et merci pour ta bonne lettre ! Le "petit gar?on" accepte la juste fess?e, I'"ami des crapauds" retire tout, - et n'ayant jamais abandonn? ton martyre, y pense, si possible - avec plus de ferveur et de joie encore, sais-tu bien, Rimbe.

C'est ?a, aime-moi, prot?ge et donne confiance. Etant tr?s faible, j'ai tr?s besoin de bont?s. Et de m?me que je ne t'emmiellerai plus avec mes petitgar?onnades, aussi n'emmerderai-je plus notre v?n?r? Pr?tre de tout ?a, - et promets-lui pour bientissimot une vraie lettre, avec dessins et autres belles goguenettes.

Tu as d? depuis d'ailleurs recevoir ma lettre sur pelure rose, et probab[lement] m'y r?pondre. Demain j'irai ? ma poste restante habituelle chercher ta missive probable et y r?pondrai... Mais quand diable commencerons-nous ce chemin de croix, - hein ?

Gavroche et moi nous sommes occup?s aujourd'hui de ton d?m?nagement. Tes frusques, gravures et moindres meubles sont en s?curit?. En outre, tu es locataire rue Campe jusqu'au huit. Je me suis r?serv?, - jusqu'? ton retour, - 2 gougnottes ? la sanguine que je destine ? remplacer dans son cadre noir le Cama?eu du docteur. Enfin, on s'occupe de toi, on te d?sire. A bient?t, - pour nous, - soit ici, soit ailleurs.

Et l'on est tous tiens.
P.V.

Toujours m?me adresse.
Merde ? M?rat - Chanal - P?rin, Gu?rin ! et Laure ! Feu Carjat t'accolle !
Parle-moi de Favart, en effet.
Gavroche va t'?crire ex imo.

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Londres, le dimanche 12 d?cembre (18)75.
Mon cher ami,

Je ne t'ai pas ?crit, contrairement ? ma promesse (si j'ai bonne m?moire), parce que j'attendais, je te l'avouerai, lettre de toi, enfin satisfaisante. Rien re?u, rien r?pondu. Aujourd'hui je romps ce long silence pour te confirmer tout ce que je t'?crivais il y a environ deux mois.

Le m?me, toujours. Religieux strictement, parce que c'est la seule chose intelligente et bonne. Tout le reste est duperie, m?chancet?, sottise. L'Eglise a fait la civilisation moderne, la science, la litt?rature : elle a fait la France, particuli?rement, et la France meurt d'avoir rompu avec elle. C'est assez clair. Et l'Eglise aussi fait les hommes, elle les cr?e: Je m'?tonne que tu ne voies pas ?a, c'est frappant. J'ai eu le temps en dix-huit mois d'y penser et d'y repenser, et je t'assure que j'y tiens comme ? la seule planche.

Et sept mois pass?s chez des protestants m'ont confirm? dans mon catholicisme, dans mon l?gitimisme, dans mon courage r?sign?.

R?sign? par l'excellente raison que je me sens, que je me vois puni,humili? justement et que plus s?v?re est la le?on, plus grande est la gr?ce et l'obligation d'y r?pondre.

Il est impossible que tu puisses t?moigner que c'est de ma part pose ou pr?texte. Et quant ? ce que tu m'?crivais, - je ne me rappelle plus bien les termes, "modifications du m?me individu sensitif", "rubbish", "potarada", blague et fatras digne de Pelletan et autres sous-Vacquerie.

Donc le m?me toujours. La m?me affection (modifi?e) pour toi. Je te voudrais tant ?clair?, r?fl?chissant. Ce m'est un si grand chagrin de te voir en des voies idiotes, toi si intelligent, si pr?t (bien que ?a puisse t'?tonner !) J'en appelle ? ton d?go?t lui-m?me de tout et de tous, ? ta perp?tuelle col?re contre chaque chose, - juste au fond cette col?re, bien qu'inconsciente du pourquoi.

Quant ? la question d'argent, tu ne peux pas s?rieusement ne pas reconna?tre que je suis l'homme g?n?reuxen personne : c'est une de mes tr?s rares qualit?s, - ou une de mes tr?s nombreuses fautes, comme tu voudras. Mais, ?tant donn?, et d'abord mon besoin de r?parer un tant soit peu, ? force de petites ?conomies, les br?ches ?normes faites ? mon menu avoir par notrevie absurde et honteuse d'il y a trois ans, - et la pens?e de mon fils, et enfin mes nouvelles, mes fermes id?es, tu dois comprendre ? merveille que je ne puis t'entretenir. O? irait mon argent ? A des filles, ? des cabaretiers ! Le?ons de piano ? Quelle "colle" ! Est-ce que ta m?re ne consentirait pas ? t'en payer, voyons donc !

Tu m'as ?crit en avril des lettres trop significatives de vils, de m?chants desseins, pour que je me risque ? te donner mon adresse (bien qu'au fond, toutes tentatives de me nuire soient ridicules et d'avance impuissantes, et qu'en outre il y serait, je t'en pr?viens, r?pliqu? l?galement, pi?ces en mains). Mais j'?carte cette odieuse hypoth?se. C'est, j'en suis s?r, quelque "caprice" fugitif de toi, quelque malheureux accident c?r?bral qu'un peu de r?flexion aura dissip?. - Encore prudence est m?re de la s?ret? et tu n'auras mon adresse que quand je serai s?r de toi.

C'est pourquoi j'ai pri? Delahaye de ne te pas donner mon adresse et le charge, s'il veut bien, d'?tre assez bon pour me faire parvenir toutes lettres tiennes.
Allons, un bon mouvement, un peu de coeur, que diable ! de consid?ration et d'affection pour un qui restera toujours - et tu le sais,
Ton bien cordial
P. V.
Je m'expliquerai sur mes plans - ? si simples, - et sur les conseil que je te voudrais voir suivre, religion m?me ? part, bien que ce soit mon grand, grand, grand conseil, quand tu m'auras, via Delahaye, r?pondu "properly".

P.-S. - Inutile d'?crire ici till called for.Je pars demain pour de gros voyages, tr?s loin...

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L'Orgie Parisienne ou Paris se repeuple
ou Paris se repeuple

Arthur Rimbaud

O l?ches, la voil? ! D?gorgez dans les gares !
Le soleil expia de ses poumons ardents
Les boulevards qu'un soir combl?rent les Barbares.
Voil? la Cit? belle, assise ? l'occident !

Allez ! on pr?viendra les reflux d'incendie,
Voil? les quais, voil? les boulevards, voil?
Les maisons sur l'azur l?ger qui s'irradie
Et qu'un soir la rougeur des bombes ?toila !

Cachez les palais morts dans des niches de planches !
L'ancien jour effar? rafra?chit vos regards.
Voici le troupeau roux des tordeuses de hanches :
Soyez fous, vous serez dr?les, ?tant hagards !

Tas de chiennes en rut mangeant des cataplasmes,
Le cri des maisons d'or vous r?clame. Volez !
Mangez ! Voici la nuit de joie aux profonds spasmes
Qui descend dans la rue. O buveurs d?sol?s,

Buvez ! Quand la lumi?re arrive intense et folle,
Fouillant ? vos c?t?s les luxes ruisselants,
Vous n'allez pas baver, sans geste, sans parole,
Dans vos verres, les yeux perdus aux lointains blancs,

Avalez, pour la Reine aux fesses cascadantes !
Ecoutez l'action des stupides hoquets
D?chirants ! Ecoutez sauter aux nuits ardentes
Les idiots r?leux, vieillards, pantins, laquais !

O coeurs de salet?, bouches ?pouvantables,
Fonctionnez plus fort, bouches de puanteurs !
Un vin pour ces torpeurs ignobles, sur ces tables...
Vos ventres sont fondus de hontes, ? Vainqueurs !

Ouvrez votre narine aux superbes naus?es !
Trempez de poisons forts les cordes de vos cous !
Sur vos nuques d'enfants baissant ses mains crois?es
Le Po?te vous dit : " O l?ches, soyez fous !

Parce que vous fouillez le ventre de la Femme,
Vous craignez d'elle encore une convulsion
Qui crie, asphyxiant votre nich?e inf?me
Sur sa poitrine, en une horrible pression.

Syphilitiques, fous, rois, pantins, ventriloques,
Qu'est-ce que ?a peut faire ? la putain Paris,
Vos ?mes et vos corps, vos poisons et vos loques ?
Elle se secouera de vous, hargneux pourris !

Et quand vous serez bas, geignant sur vos entrailles,
Les flancs morts, r?clamant votre argent, ?perdus,
La rouge courtisane aux seins gros de batailles
Loin de votre stupeur tordra ses poings ardus !

Quand tes pieds ont dans? si fort dans les col?res,
Paris ! quand tu re?us tant de coups de couteau,
Quand tu gis, retenant dans tes prunelles claires
Un peu de la bont? du fauve renouveau,

O cit? douloureuse, ? cit? quasi morte,
La t?te et les deux seins jet?s vers l'Avenir
Ouvrant sur ta p?leur ses milliards de portes,
Cit? que le Pass? sombre pourrait b?nir :

Corps remagn?tis? pour les ?normes peines,
Tu rebois donc la vie effroyable ! tu sens
Sourdre le flux des vers livides en tes veines,
Et sur ton clair amour r?der les doigts gla?ants !

Et ce n'est pas mauvais. Tes vers, tes vers livides
Ne g?neront pas plus ton souffle de Progr?s
Que les Stryx n'?teignaient l'oeil des Cariatides
O? des pleurs d'or astral tombaient des bleus degr?s."

Quoique ce soit affreux de te revoir couverte
Ainsi ; quoiqu'on n'ait fait jamais d'une cit?
Ulc?re plus puant ? la Nature verte,
Le Po?te te dit : " Splendide est ta Beaut? ! "

L'orage t'a sacr?e supr?me po?sie;
L'immense remuement des forces te secourt ;
Ton oeuvre bout, la mort gronde, Cit? choisie !
Amasse les strideurs au coeur du clairon sourd.

Le Po?te prendra le sanglot des Inf?mes,
La haine des For?ats, la clameur des Maudits ;
Et ses rayons d'amour flagelleront les Femmes.
Ses strophes bondiront : Voil? ! voil? ! bandits !

- Soci?t?, tout est r?tabli : - les orgies
Pleurent leur ancien r?le aux anciens lupanars :
Et les gaz en d?lire, aux murailles rougies,
Flambent sinistrement vers les azurs blafards !


Mai 1871

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Une saison en enfer (extrait)

Arthur Rimbaud

Adieu

L'automne, d?j? ! - Mais pourquoi regretter un ?ternel soleil, si nous sommes engag?s ? la d?couverte de la clart? divine, - loin des gens qui meurent sur les saisons.

L'automne. Notre barque ?lev?e dans les brumes immobiles tourne vers le port de la mis?re, la cit? ?norme au ciel tach? de feu et de boue. Ah ! les haillons pourris, le pain tremp? de pluie, l'ivresse, les mille amours qui m'ont crucifi? ! Elle ne finira donc point cette goule reine de millions d'?mes et de corps morts et qui seront jug?s ! Je me revois la peau rong?e par la boue et la peste, des vers plein les cheveux et les aisselles et encore de plus gros vers dans le coeur, ?tendu parmi des inconnus sans ?ge, sans sentiment... J'aurais pu y mourir... L'affreuse ?vocation ! J'ex?cre la mis?re.

Et je redoute l'hiver parce que c'est la saison du comfort !

- Quelquefois je vois au ciel des plages sans fin couvertes de blanches nations en joie. Un grand vaisseau d'or, au-dessus de moi, agite ses pavillons multicolores sous les brises du matin. J'ai cr?? toutes les f?tes, tous les triomphes, tous les drames. J'ai essay? d'inventer de nouvelles fleurs, de nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues. J'ai cru acqu?rir des pouvoirs surnaturels. Eh bien ! je dois enterrer mon imagination et mes souvenirs ! Une belle gloire d'artiste et de conteur emport?e !

Moi ! moi qui me suis dit mage ou ange, dispens? de toute morale, je suis rendu au sol, avec un devoir ? chercher, et la r?alit? rugueuse ? ?treindre ! Paysan !

Suis-je tromp? ? la charit? serait-elle soeur de la mort, pour moi ?

Enfin, je demanderai pardon pour m'?tre nourri de mensonge. Et allons.

Mais pas une main amie ! et o? puiser le secours ?
Oui l'heure nouvelle est au moins tr?s-s?v?re.

Car je puis dire que la victoire m'est acquise : les grincements de dents, les sifflements de feu, les soupirs empest?s se mod?rent. Tous les souvenirs immondes s'effacent. Mes derniers regrets d?talent, - des jalousies pour les mendiants, les brigands, les amis de la mort, les arri?r?s de toutes sortes. - Damn?s, si je me vengeais !

Il faut ?tre absolument moderne.

Point de cantiques : tenir le pas gagn?. Dure nuit ! le sang s?ch? fume sur ma face, et je n'ai rien derri?re moi, que cet horrible arbrisseau... Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d'hommes ; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul.

Cependant c'est la veille. Recevons tous les influx de vigueur et de tendresse r?elle. Et ? l'aurore, arm?s d'une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes.
Que parlais-je de main amie ! Un bel avantage, c'est que je puis rire des vieilles amours mensong?res, et frapper de honte ces couples menteurs, - j'ai vu l'enfer des femmes l?-bas ; - et il me sera loisible de poss?der la v?rit? dans une ?me et un corps.

Avril-ao?t, 1873

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Un texte dit anonyme, un texte conjointement ?crit par les deux po?tes&


L'Idole (Sonnet du Trou du Cul)

Obscur et fronc? comme un oeillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d'amour qui suit la fuite douce
Des Fesses blanches jusqu'au coeur de son ourlet.

Des filaments pareils ? des larmes de lait
Ont pleur?, sous le vent cruel qui les repousse,
? travers de petits caillots de marne rousse
Pour s'aller perdre o? la pente les appelait.

Mon R?ve s'aboucha souvent ? sa ventouse ;
Mon ?me, du co?t mat?riel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.

C'est l'olive p?m?e, et la fl?te caline,
C'est le tube o? descend la c?leste praline :
Chanaan f?minin dans les moiteurs enclos !

Albert M?rat
P.V - A.R.


BONUS


Rimbaud en chanson?:

Nombres dartistes ont ?voqu?s ce po?te maudit, nombres dartistes lui ont d?di?s des chansons. De L?o Ferr? en passant par Barbara jusqu? Renaud ou Hubert-F?lix Thiefaine.

??Affaire Rimbaud??

Paroles: Hubert-F?lix Thi?faine.
Musique: Hubert-F?lix Thi?faine, Claude Mairet ??M?t?o f?r nada?? (1986).

La jambe de Rimbaud,
De retour ? Marseille
Comme un affreux cargo
Charg? d'?trons vermeils,
D?rive en immondices
? travers les ?gouts.
La beaut? fut assise
Un soir sur ce genou.
Horreur Harar Arthur,
Et tu l'as injuri?e.
Horreur Harar Arthur
Tu l'as trouv?e am?re... la beaut? ?

Une saison en enfer
Foudroie l'Abyssinie.
? sorci?re, ? mis?re,
? haine, ? guerre, voici
Le temps des assassins
Que tu sponsorisas
En livrant tous ces flingues
Au royaume de Choa.
Horreur Harar Arthur,
? Bentley, ? ch?teaux,
Horreur Harar Arthur,
Quelle ?me, Arthur est... sans d?faut ?
Les po?tes aujourd'hui
Ont la farce plus tranquille
Quand ils chantent au profit
Des derniers Dan?kil.
Juste une affaire d'honneur
Mouill?e de quelques larmes
C'est quand m?me un des leurs
Qui fournissait les armes.
Horreur Harar Arthur,
T'es vraiment d'outre-tombe.
Horreur Harar Arthur
Et pas de commission.
Horreur Harar Arthur
Et pas de cresson bleu
Horreur Harar Arthur
O? la lumi?re pleut.


Rimbaud et Verlaine en Images?:

Plusieurs documentaires ont ?t? tourn?s autour de deux hommes, des films aussi. Il nest pas question ici de tous les ?num?rer, mais pour nen citer quun seul il est souhaitable d?voquer celui de Richard Dindo.

Entre fiction et r?alit?, ce film documentaire retrace la vie d' Arthur Rimbaud en faisant revivre les gens qui l'ont le mieux connu : sa sSur Isabelle, sa m?re Vitalie, son ami d'enfance Delahaye, son professeur Izanbard, l'employeur ? Aden, M. Bardey ainsi que Paul Verlaine bien entendu. Tous les personnages, magnifiquement interpr?t?s par des acteurs, racontent la vie dArthur Rimbaud dans les lieux r?els qu? c?toy?s le po?te. Les lieux de son enfance, jusqu'? la mort en passant par Charleville, Paris, Londres, Bruxelles, Aden et Harrar. Tout au long du docu-fiction, ? percevoir un peu comme une enqu?te reconstituant les moments fondamentaux de la vie de Rimbaud. La question de son abandon de la litt?rature se pose aussi ? travers les images de Richard Dindo. Tel un monologue int?rieur, une voix off traverse le film, entrem?les dextraits de po?mes, de correspondance. Un v?ritable chef-dSuvre ? la fois artistique, didactique et touchant.

Documentaires, dessin anim?s, th??tre, cin?ma, lhommage est partout. Au-del? de la litt?rature, les deux po?tes ont surv?cus et ne cesse ne hanter les esprits po?tiques et moins po?tiques. LHistoire des deux hommes est un parcours ? suivre, ? comprendre et ? partager&


LIENS et DOCUMENTATION?:

http://membres.lycos.fr/antonzec/verlaine.html
Consultez?:
. Les lettres de Verlaine ? Rimbaud
. Les textes de Verlaine sur Rimbaud
. Le dossier de Bruxelles
. Dessins de la main de Verlaine
. Portraits de Verlaine
. Les copies de la main de Verlaine

http:/www.mag4.net/Rimbaud/index.html
Consultez un site tr?s bien fait et tr?s complet sur les deux po?tes maudits

Anthologie rimbaldienne?:
http://abardel.free.fr/

Verlaine Rimbaud, un lexique?:
http://www.ac-grenoble.fr/rimbaud/intro.htm


http://rimbaudtexte.free.fr/biographie.php
http://www.alalettre.com/rimbaud-bio.htm
http://www.azurs.net/arthur-rimbaud/rimbaud_biographie.htm
http://www.ac-grenoble.fr/rimbaud/rimver.htm
Toutes les dates importantes qui structure la vie de Verlaine et de Rimbaud.

http://www.navigationplus.com/poesie/rimbaud/biographie.php
une courte biographie mais tr?s bien r?sum?&

Des po?mes de Rimbaud&et de Verlaine pas tr?s loin
http://www.pierdelune.com/rimbaud.htm
http://www.pierdelune.com/verlaine.htm
http://www.exploesie.com/poemes/rimbaud/1.html

Mieux comprendre la correspondance entre Verlaine et Rimbaud?:
http://www.fondationlaposte.org/article.php3?id_article=745


Sur les deux po?tes et leurs Suvres?:
http://www.lechannel-calais.org/dossierpeda/docgreen/greendossier.html

R?f?rences pour en savoir plus?: http://catou.shinava.net/rimbaud/bibli.html

Chanson dHubert F?lix Thiefaine :?http://www.paroles.net/artis/1899
Autres chansons?: http://www.mag4.net/Rimbaud/Chansons.html

Film de r?f?rence?: http://www.6bears.com/rimbaudverlaine.html
Documentaire de r?f?rence: http://www.lesfilmsdici.fr/moteur/presult.php?titre=ARTHUR%20RIMBAUD

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Verlaine et Rimbaud, deux po?tes, deux vies & une histoire

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