John Ronald Reuel Tolkien (1892-1973)

JRR Tolkien, lettres*

extrait de la lettre 131 :

[…] « Le mythe et le conte de fées doivent, comme tout art, refléter et contenir en solution des éléments de vérité (ou d'erreur) d'ordre moral et religieux, mais pas explicitement, pas sous la forme connue du monde "réel" primaire. »

extrait de la lettre 186 :

« Je ne pense pas que même le Pouvoir ou la Domination soit le véritable centre de mon histoire. Cela fournit le thème de la Guerre, d'une chose suffisamment sombre et menaçante pour paraître d'une importance extrême, à cette époque ; mais il s'agit avant tout d'un "cadre" permettant aux personnages de se révéler. Le véritable thème, pour moi, est lié à quelque chose de beaucoup plus intemporel et difficile : la Mort et l'Immortalité : le mystère de l'amour du monde dans le coeur d'un peuple "condamné " à le quitter et la perdre (apparemment) ; l'angoisse dans le coeur d'un peuple "condamné" à ne pas la quitter tant que toute son histoire engendrée par le mal ne sera pas achevée. » […]

 

*ed. Christian Bourgois


Autres biographies :

TOLKIEN

Biographie de TOLKIEN

John Ronald Reuel Tolkien est né en 1892 en Afrique du Sud, plus exactement à Bloemfontein. En 1895, il suit sa mère en Angleterre avec son petit frère Hilary. Il fait ensuite ses études à la King's Edward School, et ses talents linguistique et littéraires se révèlent à travers sa passion et son grand intérêt pour les anciennes langues anglo-saxonnes. Tout juste diplômé d’Oxford, il se marie avec Edith Bratt. Mais, c’est au même moment qu’il s’en va en France en pleine Guerre Mondiale, dès juin 1916, il est appelé comme sous-lieutenant des Lancashire Fusiliers. Il participera même à la grande et sanglante bataille de la Somme. Cependant, il sera vite rapatrié souffrant de la fièvre des tranchées. A son retour, il enseigne la langue anglaise et devient un spécialiste de la philologie mondiale reconnue. Ainsi, il entame une carrière académique, et en parallèle, il se lance dans l’écriture.

Il reprend l’écriture inachevée d’un grand cycle de mythes et légendes imaginaires sur la Terre-du-Milieu commencée déjà dès son adolescence. En 1936, il rédige le célèbre Bilbo le Hobbit. Dès sa publication le succès fut assuré. Pendant quatorze longues années John Ronald Reuel se consacre à la réalisation du Seigneur des Anneaux, la suite des aventures du célèbre Hobbit, dont le premier tome qui paraît en 1954 est un encore un succès mondial. Cet ouvrage a été adapté récemment par Peter Jackson en trois volets qui fut également un succès cinématographique bien des années après. On lui connaît de grande œuvres publiées de son vivant mais aussi à titre posthume, par son fils Christopher : des ouvrages de philologie ; des contes pour enfants (échos des mythologies nordiques, celtiques et germaniques) ; Les aventures de Tom Bombadil (recueil de poèmes relatant les aventures d’un des personnages connu du Seigneur des Anneaux) ; Les Contes et Légendes Inachevées (trois volets) ; Le Livre des Contes Perdus et Les Lais du Beleriand (Les trois premiers tomes publiés en français du cycle en 12 volumes History of Middle Earth), Faërie (un essai sur les contes de Fée), etc. Ses Lettres, récemment publiées en français sont également très riches en informations sur la personnalité de l'écrivain, sa demarche littéraire et le sens de son oeuvre.

Une certaine récurrence et cohérence est visible sur l’ensemble de son œuvre, théâtre d’un univers bien à lui, issu de son imaginaire prolifique et créatif. Son amour du détail, le combat incessant du Bien contre le Mal, la mortalité et l'immortalité, le pouvoir et la domination, le langage, l'Histoire, l'espérance, la nature, sont entre autres les thèmes que l’auteur exploite.

On se souvient de certains mots marquants et signifiants : l'espérance : estel ; le monde (la création) : Arda ;  les divinités : Eru, les Valar ; les peuples : les Elfes, les Hommes, les Nains, les Hobbits ; des créatures : les Ents, les Balrogs, etc.
John Ronald Reuel Tolkien consacra sa vie à bâtir son univers, un univers qui a envoûté et envoûtera encore de nombreux lecteurs, passionnés. Mais, cette gloire s’en suit un jour d’une retraite bien méritée à Bournemouth qui marque l’année tragique de la mort de son épouse en 1971. Deux ans plus tard, en 1973, John Ronald Reuel Tolkien s’éteint à son tour, au bel âge de 81 ans, laissant derrière lui de nombreux manuscrits non publiés dont Le Silmarillion. On dit aujourd’hui que sur la tombe de John Ronald Reuel Tolkien et de sa femme, figurent les noms des deux célèbres amoureux de ses contes : Beren et Luthien