Georges Rodenbach (1855-1898)
Poète
belge, dit
le poète « décadent », Georges Rodenbach
naquit en 1855 dans une famille bourgeoise, il passe son enfance à
Gand où sa famille s'installe lannée de sa naissance.
Après de brillantes études au Collège Sainte-Barbe, où
il rencontre et se lie damitié avec Émile Verhaeren, il
va ensuite à l'Université de Gand (droit), puis à Paris
et enfin Bruxelles.
Cest justement là, quil devient le collaborateur de l'avocat
Edmond Picard. 1877 marque lannée de la publication de son premier
recueil de vers, Le Foyer et les Champs. Quelques temps plus tard, il délaisse
la justice et le droit au profit de la Littérature avec sa collaboration
à La Flandre Libérale et à La Jeune Belgique.
Dans un même temps, il publie La Mer Elégante, puis La
Jeunesse Blanche.
En 1887, il sinstalle à nouveau à Paris, et en 1892 son
roman Bruges-la-Morte est publiée en feuilleton dans les colonnes
du Figaro, cela lui amène la célébrité.
Bruges-la-Morte est considéré comme un chef-d'oeuvre
du symbolisme. On dit que Stéphane Mallarmé, Alphonse Daudet,
Auguste Rodin et Marcel Proust seraient des inconditionnels du poète
de Bruges. Son uvre en inspira bien dautre tels Thomas Mann, Rilke,
Ghelderode, Mishima
Dailleurs, on peut noter au passage qu'un des
personnages de Mishima est un traducteur de Georges Rodenbach en japonais,
ce qui fait quil est considéré au Japon comme un écrivain
très connu et réputé. Ensuite, Georges Rodenbach collabore
au Figaro où il publie Agonies de Villes, puis en 1896,
Les Vies Encloses, un recueil de poèmes où se retrouvent
les Béguinages de Flandre. Bien malade depuis déjà
quelques longues années, il continue décrire et sort en
1897 Le Carillonneur mal connu du fait du vif succès de Bruges-la-Morte.
On peut citer quelques poèmes célèbres : Les
Tristesses (1879), La Belgique 1830-1880 (1880), Vers d'Amour
(1884), ou encore L'Agonie du Soleil (1894), Musée de Béguines
(1894), Le Tombeau de Baudelaire (1894), La Vocation (1895),
etc.
Enfin cest lannée 1898, quil publie, encore une fois
dans Le Figaro, un article sur Arthur Rimbaud mais un soir de Noël
de la même année, il meurt à 43 ans dune appendicite.
Il sera inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise
où lon peut voir un monument le montrant surgissant de la tombe,
la rose au poing !
Douceur
du soir !...
« Douceur du soir !
Douceur de la chambre
sans lampe !
Le crépuscule est doux
comme une bonne mort
Et l'ombre lentement
qui s'insinue et rampe
Se déroule en fumée au plafond. Tout s'endort.
[
]
Des tableaux appendus
aux murs, dans la mémoire
Où sont les souvenirs
en leurs cadres déteints,
Paysage de l'âme
et paysages peints,
On croit sentir tomber
comme une neige noire.
[
]
Et langoureusement
la clarté se retire ;
Douceur ! Ne plus se voir distincts ! N'être plus qu'un !
Silence ! deux senteurs
en un même parfum :
Penser la même chose et
ne pas se le dire. »
Dimanche : un pâle ennui d'âme, un désoeuvrement